
Qu'est ce que la biodiversité ?
Le fondement même de la vie sur Terre
Ces fonctions naturelles, désignées sous le terme de services écosystémiques, bénéficient directement aux sociétés humaines en contribuant à leur santé, leur sécurité et leur développement économique. En ce sens, la biodiversité est vitale pour la stabilité des écosystèmes et la résilience face aux changements environnementaux.
1. Définition de la biodiversité
Le terme biodiversité, contraction de « diversité biologique », désigne l’ensemble des formes de vie présentes sur Terre ainsi que les relations dynamiques qu’elles entretiennent entre elles et avec leur environnement. Elle englobe la variété des espèces animales, végétales, fongiques et microbiennes, la diversité génétique au sein de ces espèces, et la diversité des écosystèmes dans lesquels elles évoluent. La biodiversité ne se limite pas à une simple collection d’espèces, mais représente un système vivant complexe, au sein duquel chaque organisme joue un rôle contribuant à l’équilibre et au fonctionnement global de la biosphère. Elle repose sur des interactions multiples : prédation, pollinisation, décomposition, coopération, compétition, circulation des nutriments, et bien d’autres encore.
Des questions culturelles et éthiques
Au-delà de son importance écologique, la biodiversité soulève des questions philosophiques, culturelles et éthiques profondes, notamment en ce qui concerne le rapport de l’homme au reste du vivant. Elle interroge la place que l’espèce humaine occupe sa responsabilité envers les autres espèces, et les limites de son impact sur les systèmes naturels. Dans de nombreuses cultures et traditions, la biodiversité est également porteuse de valeurs spirituelles, esthétiques et identitaires, renforçant son importance au-delà des seules considérations utilitaires.
2. Les trois niveaux de la biodiversité
La biodiversité, concept fondamental en écologie et en biologie de la conservation, se manifeste à travers trois niveaux hiérarchiques et interdépendants : la diversité génétique, la diversité des espèces, et la diversité des écosystèmes. Chacun de ces niveaux joue un rôle crucial dans le maintien des équilibres écologiques et dans la résilience du vivant face aux perturbations environnementales.
La diversité génétique
Le premier niveau de la biodiversité concerne la diversité génétique, c’est-à-dire la variabilité des gènes au sein d’une même espèce, entre individus d’une même population ou entre populations différentes. Cette diversité repose sur l’ensemble des informations contenues dans l’ADN et se manifeste par des différences morphologiques, physiologiques ou comportementales.
La diversité génétique est essentielle pour assurer la capacité d’adaptation des espèces aux changements de leur environnement, qu’ils soient d’origine naturelle ou anthropique (changement climatique, nouvelles maladies, modifications de l’habitat, etc.). Elle constitue également le fondement de l’évolution biologique, en permettant la sélection naturelle. Sans cette diversité, les populations deviennent plus vulnérables aux épidémies, à la stérilité ou à l’extinction.
La diversité spécifique
Le deuxième niveau est celui de la diversité des espèces, souvent désignée comme la richesse spécifique. Elle se réfère au nombre d’espèces vivantes présentes dans un écosystème donné ainsi qu’à leur abondance relative. Ce niveau de biodiversité est le plus fréquemment évoqué dans les débats publics, en raison de la visibilité des espèces emblématiques (telles que les grands mammifères ou les oiseaux menacés).
Chaque espèce occupe une fonction écologique spécifique (ou niche écologique) et interagit avec d’autres espèces à travers des relations complexes : prédation, symbiose, compétition, mutualisme, etc. La richesse et l’équilibre des interactions entre espèces déterminent en grande partie la stabilité et le bon fonctionnement des écosystèmes. Une perte d’espèces peut entraîner des réactions en chaîne, affectant les chaînes alimentaires et les services écosystémiques.
La diversité des écosystèmes
Le troisième niveau de la biodiversité est la diversité des écosystèmes, qui désigne la variété des milieux naturels existant sur Terre – tels que les forêts tropicales, les zones humides, les récifs coralliens, les prairies, les déserts ou les montagnes – ainsi que les interactions écologiques qui s’y déroulent. Chaque écosystème possède ses propres conditions abiotiques (climat, sol, hydrologie) et une composition biologique adaptée.
La diversité des écosystèmes est essentielle pour maintenir la résilience globale de la biosphère. En abritant une multiplicité de formes de vie et de processus écologiques, elle permet aux systèmes naturels de faire face aux perturbations, de se régénérer et d’assurer une continuité dans les fonctions vitales qu’ils remplissent pour la planète et ses habitants.
Une interdépendance dynamique
Bien que ces trois niveaux de biodiversité soient distincts sur le plan conceptuel, ils sont étroitement interconnectés. La diversité génétique contribue à la stabilité et à la pérennité des populations au sein des espèces. La diversité spécifique enrichit les interactions écologiques et favorise la complémentarité fonctionnelle entre les espèces. Enfin, la diversité des écosystèmes offre une mosaïque d’habitats qui favorise l’expression et la protection des deux niveaux précédents.
Ensemble, ces trois dimensions forment un système complexe et intégré, dont la préservation est indispensable.
3. Le rôle fondamental de la biodiversité
La biodiversité, entendue comme la diversité des gènes, des espèces et des écosystèmes présents sur Terre, joue un rôle fondamental dans le maintien de la vie et dans le fonctionnement harmonieux des systèmes naturels. Au-delà de sa valeur intrinsèque, elle constitue un pilier essentiel du développement humain et du bien-être des sociétés.
Sur le plan écologique, la biodiversité contribue à la stabilité et à la résilience des écosystèmes. Chaque espèce, même la plus discrète, occupe une niche spécifique et participe à un ensemble complexe d’interactions biologiques. Ces interactions assurent le bon déroulement des grands cycles biogéochimiques tels que le cycle de l’eau, du carbone, de l’azote ou encore des nutriments. Par exemple, les micro-organismes du sol décomposent la matière organique et permettent le recyclage des éléments nutritifs, tandis que les végétaux participent à la régulation du climat en captant le dioxyde de carbone.
Au cœur des fonctions naturelles
La biodiversité est également au cœur de services écosystémiques essentiels à la vie humaine : la pollinisation des cultures par les insectes, la fertilité des sols, la régulation des populations d’organismes nuisibles, ou encore la protection contre les aléas climatiques comme les inondations, les tempêtes ou l’érosion côtière. Ces fonctions naturelles, souvent invisibles, sont indispensables à la durabilité des systèmes agricoles, à la gestion de l’eau et à la sécurité des territoires.
L’érosion de la biodiversité fragilise ces processus, rendant les écosystèmes plus vulnérables face aux perturbations, qu’elles soient d’origine naturelle ou anthropique. Une biodiversité appauvrie réduit la capacité d’adaptation des milieux à des phénomènes tels que le changement climatique, la pollution ou la propagation d’espèces invasives.
Facteur de sécurité alimentaire
Du point de vue socio-économique, la biodiversité est indissociable de la sécurité alimentaire mondiale. Elle fournit les ressources génétiques nécessaires à l’agriculture (semences, variétés cultivées, races animales), à la pêche, et à l’alimentation en général. Sa diversité permet l’innovation, la résistance aux maladies, l’adaptation aux conditions climatiques changeantes, et garantit la stabilité des productions alimentaires. Sa perte représente une menace directe pour les économies, en particulier celles des pays du Sud, fortement dépendants des ressources naturelles pour leur subsistance, leurs systèmes de santé traditionnels et leurs activités économiques.
Prévention des risques de zoonoses
La biodiversité est également au cœur des interactions entre santé humaine, animale et environnementale. La dégradation des écosystèmes, la déforestation et la réduction des habitats naturels favorisent les contacts entre les espèces sauvages et les humains, augmentant ainsi le risque d’émergence de zoonoses, c’est-à-dire de maladies infectieuses transmises de l’animal à l’homme. La pandémie de COVID-19 a mis en lumière cette vulnérabilité, rappelant la nécessité d’une approche intégrée de la santé – dite approche « One Health » – qui considère l’interdépendance entre les santés humaine, animale et environnementale.
En résumé, la conservation et la valorisation de la biodiversité doivent être envisagées comme un enjeu global, stratégique et intergénérationnel.
4. La biodiversité menacée
La biodiversité, définie comme l’ensemble des formes de vie sur Terre, ainsi que les interactions qu’elles entretiennent entre elles et avec leur environnement, subit aujourd’hui une dégradation sans précédent. De multiples facteurs d’origine anthropique contribuent à cette crise écologique majeure, mettant en péril les équilibres naturels établis depuis des millions d’années.
Parmi les principales menaces recensées, la destruction et la fragmentation des habitats naturels occupent une place centrale. L’urbanisation croissante, l’expansion des infrastructures, la déforestation, l’agriculture intensive ou encore la conversion des écosystèmes en zones industrielles ou résidentielles provoquent la disparition ou l’altération des milieux de vie nécessaires à la survie de nombreuses espèces.
Le facteur de la pollution
À cela s’ajoute la pollution des sols, de l’air et des eaux, qui altère profondément les écosystèmes. Les rejets de produits chimiques, les métaux lourds, les plastiques ou encore les engrais et pesticides perturbent les cycles biologiques et compromettent la reproduction ou l’alimentation des espèces animales et végétales.
La surexploitation des ressources naturelles, qu’il s’agisse de la pêche, de l’exploitation forestière ou minière, entraîne une pression excessive sur certaines populations d’espèces, accélérant leur déclin. Cette pression est exacerbée par des pratiques non durables qui ne laissent pas le temps aux écosystèmes de se régénérer.
Autre facteur d’inquiétude : l’introduction d’espèces exotiques envahissantes. Ces espèces, introduites volontairement ou accidentellement dans des milieux qui ne sont pas les leurs, peuvent provoquer la disparition d’espèces locales en entrant en compétition avec elles, en transmettant des maladies ou en modifiant les équilibres écologiques existants.
Enfin, les effets du changement climatique – notamment l’augmentation des températures, la modification des régimes de précipitations, l’acidification des océans ou encore la fréquence accrue des événements climatiques extrêmes – transforment les conditions de vie dans de nombreux écosystèmes. Certaines espèces, incapables de s’adapter suffisamment vite à ces changements, voient leur aire de répartition se réduire, voire disparaître.
La sixième extinction de masse
Les scientifiques estiment que le taux actuel d’extinction des espèces est entre 100 et 1 000 fois supérieur au taux d’extinction « naturel » observé au cours des périodes géologiques précédentes. Cette accélération marque ce que nombre d’experts désignent comme la sixième extinction de masse, une crise comparable en intensité à celles ayant provoqué la disparition des dinosaures ou d’autres formes de vie dans le passé.
Les conséquences de cette érosion de la biodiversité sont multiples et graves. Au-delà de la perte irréversible d’espèces, elle menace les services écosystémiques dont dépendent les sociétés humaines : régulation du climat, purification de l’eau, pollinisation des cultures, fertilité des sols, ou encore ressources alimentaires et pharmaceutiques. En somme, la biodiversité constitue un pilier du bien-être humain et de la résilience des systèmes socio-écologiques face aux crises futures.
5. Les stratégies de préservation de la biodiversité
La préservation de la biodiversité constitue un enjeu crucial pour l’avenir de la planète, tant en termes écologiques qu’économiques et sociaux. Face à l’érosion accélérée de la diversité biologique, il devient impératif de mettre en œuvre des solutions concrètes, articulées autour de plusieurs axes complémentaires.
Conservation et restauration
L’un des fondements de cette démarche repose sur le renforcement des politiques de conservation des écosystèmes naturels. Cela inclut la création et la gestion efficace d’aires protégées, la limitation de la fragmentation des habitats, ainsi que la lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Toutefois, la protection passive ne suffit plus : elle doit impérativement être accompagnée de mesures actives de restauration écologique, en particulier dans les zones altérées par les activités anthropiques telles que l’agriculture intensive, l’urbanisation ou l’exploitation minière.
Par ailleurs, la transition vers des modèles économiques et agricoles durables s’impose comme une condition essentielle à la préservation des équilibres écologiques. Cela implique notamment une gestion raisonnée des ressources naturelles, la réduction de l’usage des intrants chimiques, ainsi que la promotion de pratiques agroécologiques. Dans ce contexte, la régulation de l’exploitation des ressources biologiques, qu’il s’agisse de la pêche ou de la sylviculture par exemple, demeure indispensable afin de garantir leur renouvellement à long terme.
L’introduction d’instruments économiques incitatifs, tels que les paiements pour services écosystémiques ou la fiscalité verte, représente également un levier efficace pour encourager des comportements respectueux de la biodiversité. Ces mécanismes permettent de valoriser économiquement les fonctions écologiques assurées par les écosystèmes et de responsabiliser les acteurs publics et privés.
Enfin, la préservation de la biodiversité ne saurait être assurée sans une mobilisation collective de la société.
6. La mobilisation citoyenne : un pilier de la préservation de la biodiversité
La préservation de la biodiversité ne peut reposer uniquement sur les décisions des gouvernements ou les initiatives des institutions scientifiques. Elle nécessite l’implication active de l’ensemble de la société civile. La mobilisation citoyenne constitue, en effet, un levier fondamental pour impulser des changements durables, à la fois dans les comportements individuels et dans les orientations collectives.
Education à la nature
Cette mobilisation passe d’abord par une éducation à l’environnement dès le plus jeune âge. Intégrer la biodiversité dans les programmes scolaires, proposer des activités pédagogiques en lien avec la nature et encourager les démarches de sensibilisation au sein des familles et des communautés permet de développer une conscience écologique solide. L’acquisition de connaissances sur les enjeux environnementaux favorise une prise de responsabilité, essentielle pour agir de manière éclairée.
Au-delà de l’éducation formelle, les campagnes de sensibilisation, souvent portées par des associations, des collectivités territoriales ou les médias, jouent un rôle déterminant dans l’évolution des mentalités. En rendant les enjeux de la biodiversité accessibles, concrets et proches du quotidien, ces campagnes permettent de toucher un public large et diversifié, et d’initier des transformations progressives des modes de vie : réduction de la consommation, choix alimentaires responsables, limitation de l’usage des plastiques, etc.
Le bénévolat au service de la nature
La mobilisation citoyenne s’exprime également à travers des actions participatives de terrain. Le développement du bénévolat environnemental, des programmes de sciences participatives et des initiatives locales de gestion de la biodiversité (jardins partagés, inventaires de la faune et de la flore, chantiers de restauration écologique, etc.) permet à chacun de s’impliquer concrètement. Ces démarches renforcent le lien entre les citoyens et leur environnement naturel, tout en produisant des données et des résultats utiles à la recherche et à la gestion des écosystèmes.
La mobilisation citoyenne est à la fois un vecteur d’action, un outil de transformation sociale, et un ferment de démocratie environnementale. Son rôle est appelé à croître dans les années à venir, face à l’urgence écologique et à la nécessité d’une réponse collective et coordonnée.
La nature est dans l’ADN des chasseurs
Les chasseurs, qui sont des citoyens engagés vivent la nature au quotidien. Ils sont les premiers témoins des changements qui affectent les milieux et les écosystèmes Ils ont compris, depuis longtemps, les enjeux liés à la sauvegarde de la biodiversité. Ils en sont des acteurs incontournables et reconnus. Leur action est plurielle. Ils agissent tout au long de l’année, de manière concrète et efficace sur les territoires ruraux pour préserver l’environnement, aménager ou restaurer les biotopes, et protéger la faune qu’il s’agisse d’espèces chassables ou non.
Le réseau associatif de la chasse se mobilise en faveur de la biodiversité au travers d’actions de terrain comme des restaurations de zones humides, des plantations de haies, des couverts d’intérêts faunistiques et floristiques ou encore des systèmes anticollisions pour la faune sauvage sur le bord des routes. Les chasseurs se sont dotés de programmes collaboratifs pour agir au service de l’environnement, quantifier leurs actions, les faire connaître et profiter d’un échange d’expériences.
Le dispositif écocontribution créé par la loi chasse de juillet 2019 est une dotation obligatoire des chasseurs assortie à un soutien de l’État dans le but de financer la mise en œuvre d’actions concrètes, proposées par les Fédérations de chasseurs au service de la biodiversité. Ces projets, sélectionnés sur dossiers sont évalués en totale transparence tout au long de leur mise en œuvre.