Cette journée de partage d’expériences a conclu le projet de trois ans, qui s’inscrit dans le cadre de la Mobilisation Collective pour le Développement Rural (MCDR). Ces filières de valorisation de venaison sont un formidable atout économique et social pour les territoires ruraux. Cette mobilisation de tous les acteurs va se poursuivre, car elle est capitale pour l’avenir de la chasse et son acceptation par la société. Découvrez le discours de clôture de Willy Schraen, Président de la FNC à cette occasion.

Manger du gibier, c’est déjà faire un pas vers la chasse et les chasseurs.

Promouvoir la venaison française pour la rendre plus accessible aux consommateurs français est mon objectif depuis mon élection à la tête de la FNC. Pourquoi ? Parce que la question de la viande de gibier intéresse bien au-delà des seuls chasseurs.

Manger du gibier, c’est déjà faire un pas vers la chasse et les chasseurs ! Déguster cette viande d’exception, c’est déjà se rapprocher, un peu, de notre mode de vie rurale ! Je suis donc particulièrement fier de conclure cet atelier national venaison qui s’inscrit dans le cadre du projet Mobilisation Collective pour le Développement Rural (MCDR).

Merci à toutes et à tous ceux qui ont rendu cette journée possible (la Fondation François Sommer, le ministère de l’Agriculture et le Réseau Rural Français sans oublier, le fonds FEDER (Fonds européen de développement régional), à tous ceux qui se sont investis dans l’organisation de cette journée et aux FDC.

Merci aux deux auteurs du rapport – inspecteurs généraux de l’agriculture, Didier Guériaux et Michel Reffay – d’avoir partagé avec nous leurs réflexions et propositions avec lesquelles nous sommes en phase. Nous devons aller vers plus de professionnalisme, tous ensemble, pour réussir à mieux valoriser ce patrimoine gastronomique qu’est la venaison.

Nous devons aller vers plus de professionnalisme, tous ensemble, pour réussir à mieux valoriser ce patrimoine gastronomique qu’est la venaison.

Cette mobilisation en faveur du développement de filières de proximité de viande de gibier a démarré en 2019 après que la FNC et ses partenaires aient remporté cet appel à projets MCDR.

La FNC n’est pas seule dans cette aventure. Elle regroupe autour d’elle plusieurs partenaires nationaux : l’Office National des Forêts, la Fédération des Parcs Naturels Régionaux de France, le Centre National de la Propriété Forestière, le Conservatoire du Littoral et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat.

Je tiens à les remercier très chaleureusement pour leur implication. Disons-le clairement, structurer des filières dédiées, les développer, et les faire connaître et reconnaitre est un travail exigeant qui demande un engagement de tous les instants.

Cet atelier national qui nous rassemble aujourd’hui conclut ce projet qui s’est opéré sur 3 années.

Au départ 8 sites pilotes avaient été identifiés, avec un point commun ; la volonté de développer la venaison même s’ils étaient à des stade de développement différents. Notre travail a consisté à animer et renforcer le développement de ces sites pilotes, de partager les expériences tout en assurant des missions d’expertise sur les points bloquants. Je crois en la force du collectif : cette journée de réflexions et de retours d’expérience sur la venaison, comme vecteur de développement rural et d’image positive pour la chasse, en est la preuve.

Je crois en la force du collectif : cette journée de réflexions et de retours d’expérience sur la venaison, comme vecteur de développement rural et d’image positive pour la chasse, en est la preuve.

« La valorisation de la viande de gibier est dans l'air du temps »

Il est nécessaire de permettre aux consommateurs de se fournir facilement en produits de gibier frais à tout moment de l’année.

Cette viande répond aux nouvelles attentes des consommateurs. Il est devenu locavore. Il a compris qu’aller chercher des produits alimentaires, quelque fois à l’autre bout du monde, ou même de France, pour les consommer à des milliers ou centaines de km de leur zone de production, n’est pas forcément une bonne idée pour la planète.

Cette nouvelle manière de consommer répond à un double enjeu : celui de participer à limiter le réchauffement climatique en consommant une viande avec un bon bilan carbone, qui est, de plus, reconnue pour ses qualités nutritionnelles et gustatives. La viande de gibier réussit cet exploit ! Profitons, chers amis de cette belle opportunité !

C’est pourquoi la venaison doit, d’une certaine manière, se démocratiser ! Vive les saucisses de sangliers et les brochettes de chevreuils l’été au barbecue, n’en déplaise à Sandrine Rousseau ! J’ai toujours cru en la « désaisonnalité » de la consommation de la viande gibier. Que cela ne vous empêche pas de la déguster pour vos repas de fête de fin d’année !

Il est donc nécessaire de développer des filières de mise en marché qui permettront aux consommateurs de se fournir facilement en produits de gibier frais, ou transformés, à tout moment de l’année avec une grande variété d’utilisation culinaire.

Ces savoir-faire font partie de l’excellence de la gastronomie à la Française que le monde nous envie.

Développer les filières de valorisation de venaison est aussi un formidable atout économique et social pour nos territoires ruraux. Maintenir des emplois locaux : notre ruralité en a grandement besoin. De nombreux métiers se trouvent confortés par le développent de ces filières : transporteurs, spécialistes de la transformation de viande, artisans bouchers charcutiers, traiteurs, cuisiniers, restaurateurs. Ces savoir-faire font partie de l’excellence de la gastronomie à la Française que le monde nous envie.

Les travaux de cette journée l’ont montré : on a besoin de vous, de toutes vos compétences pour développer ces produits et les faire connaitre.

Dans le cadre de ce projet, nous avons avancé avec bon sens et de manière concrète. Différents outils ont été développés au service des porteurs de projets pour faciliter la construction et le développement de filières venaison performantes ! Identifier quels programmes d’aides financières solliciter pour assurer le financement d’équipements, accompagner les professionnels dans leur demande d’agrément par la rédaction de nouvelles fiches méthodes, sans oublier celles déjà réalisées pour aider les porteurs de projets de mise en marché de la venaison.

Avant de conclure mon propos, je tiens à revenir sur certains facteurs limitants évoqués par nos intervenants lors de leurs présentations des sites pilotes. Que ce soit la difficulté à identifier des professionnels de la viande intéressés par le travail de la venaison ou la difficulté logistique d’organiser la collecte des carcasses de gibier sans oublier l’interprétation pas toujours uniforme par l’administration départementale des textes de loi même si sa tâche n’est pas facile tant le sujet est nouveau et spécifique…. Dans tous les cas, des solutions ont été trouvées pour lever ces obstacles et pour construire, ensemble, ces filières d’avenir.

Bien que le projet MCDR venaison se termine, notre mobilisation va se poursuivre, car elle est capitale pour l’avenir de la chasse. J’en veux pour preuve le recrutement en cours d’un salarié permanent à la FNC. Le travail qui reste à accomplir est important… L’élaboration d’un Guide de Bonnes Pratiques d’Hygiène de la production primaire, le lancement de l’expérimentation du dépeçage et de la première découpe par les chasseurs et bien sûr le nœud borgien réglementaire qui dépend aujourd’hui directement de la DGAL. Nous frapperons donc une nouvelle fois sur la table mais sans l’abîmer bien sûr, en sachant que notre avenir dépend directement de la volonté ministérielle de faire avancer ou non ce dossier.

J’espère que d’ici peu, nous nous retrouverons autour d’une nouvelle journée consacrée à la venaison pour faire ensemble le constat que la viande de gibier française a gagné le cœur des Français par leur assiettes. Dis-moi ce que tu manges, je te dirais qui tu es, écrivait le gastronome français Jean Anthelme Brillat-Savarin il y a deux siècles. Preuve que depuis toujours, nutrition et identité sont intimement liées.

Je vous remercie,

Willy Schraen.

 

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