Et si la chasse était la première d’une longue liste d’activés jugées amorales par des idéologues qui, dans une société en souffrance, sacralisent l’animal et idéalisent la nature ?

Les néoruraux veulent, en réalité, la ville dans nos campagnes.

Dans notre pays, la fracture territoriale est abyssale, et les néoruraux veulent, en réalité, la ville dans nos campagnes. Ils ne supportent pas nos traditions rurales qu’ils sont pourtant eux-mêmes venus chercher ! On est très loin du bon sens paysan, et c’est toute la différence entre une nature idéalisée et la vérité violente de celle-ci.

Ceux qui ne connaissent pas vraiment la nature ont d’elle une vision idyllique où la mort n’existe pas. C’est la cristallisation décrite par Stendhal lorsque la personne aimée est idéalisée.

Comme il ne passe pas un jour sans que les médias nous annoncent un futur apocalyptique à force de prévisions alarmistes, il est tentant de se rassurer en projetant sur notre réalité imparfaite le monde d’avant. Alors que l’homme a façonné la nature depuis des siècles, les activistes radicaux veulent le sortir de son biotope ! Les excès du monde « moderne » ne justifient pas qu’on passe à l’excès inverse, un monde totalement sacralisé. Dans l’histoire, ces périodes de basculement violent ont toujours amené leur cortège de désillusions, de précarité et de pauvreté.

Dans cette société en perte de repères, cette nouvelle morale se substitue au progrès, peut-être aussi parce que la religion n’est plus une valeur refuge.

Dans ma jeunesse, on se mobilisait pour défendre l’accès au progrès comme condition de l’émancipation des Hommes. Aujourd’hui, l’écologie, au nom d’une morale verte, humanise l’animal et culpabilise l’homme par un acte de contrition médiatique permanent. Cette dérive est anti sociale par excellence. C’est cocasse de voir l’extrême gauche se draper dans cette nouvelle moralité, en reléguant froidement la lutte des classes au placard.

Aujourd’hui, l’écologie, au nom d’une morale verte, humanise l’animal et culpabilise l’homme par un acte de contrition médiatique permanent.
Willy Schraen, Président de la FNC
La morale écolo-animaliste tient de plus en plus lieu de justice.

La culpabilisation des Français vis-à-vis de leur empreinte environnementale est devenue un sport national. Il y a 50 ans, on n’avait pas de pétrole mais on avait des idées ! Aujourd’hui, c’est chauffage à 19 degrés, col roulé et rationnement de l’électricité. Au pays des Lumières, on préfère le noir à l’espoir !

Alors que la morale écolo-animaliste tient de plus en plus lieu de justice, les activistes les plus extrémistes n’ont plus d’état d’âme, en s’affranchissant des lois et en menaçant l’intégrité des biens et des personnes qui ne pensent pas comme eux.

Dans ce contexte, les chasseurs sont les premiers pris pour cible car nous incarnons « le mal » absolu pour cette idéologie moralisatrice. Pourtant la chasse, c’est aussi la tradition, la transmission, le partage, la convivialité, mais surtout la pratique du bonheur à l’état pur !

Le « vivre ensemble », c’est-à-dire reconnaitre à l’autre une existence, est menacé par une poignée d’individus. Il est toujours plus facile d’interdire que de réfléchir quand le cadre s’effrite, et c’est pourquoi la radicalité finit par remplacer la raison. Des misanthropes, dont le plus célèbre est celui de Molière, on en a toujours connu. Aujourd’hui, on sait qu’ils sont vêtus de vert et qu’en plus de ne pas aimer le genre humain, ils considèrent les animaux comme leurs égaux ! Triste France.