Willy Schraen et son chien couverture de son livre

Chers amis chasseurs de gibier d'eau,

Dans quelques heures la saison 2020/2021 se terminera, non sans avoir laissé des traces chez les chasseurs. La situation liée à la COVID19 et forcément, la différence de traitement par les pouvoirs publics entre les modes de chasse, doit nous amener à réfléchir sur notre positionnement global pour les saisons à venir.

Nous avons tout de même continué à pratiquer la chasse du gibier d'eau, même partiellement, et sans les nombreuses discussions que nous avons menées, celle-ci aurait sûrement fait l'objet d'une fermeture totale

Nous sommes forts de notre diversité. La grande famille de la chasse française ne doit pas se laisser enfermer dans ce concept “fumeux“ d’une chasse dite utile à la société et d’une autre qui ne le serait pas. La notion de chasse dite « d’intérêt général » ne peut s’arrêter qu’aux espèces susceptibles d’occasionner des dégâts. Chaque pratique de chasse doit être abordée de manière équitable et juste par l’Etat, même en période de crise sanitaire. Nous devons défendre, comme je le fais depuis le début de la pandémie, le maintien global de nos activités cynégétiques au regard des actions positives que nous menons sur la biodiversité. Je tiens à rappeler que nous avons continué à pratiquer la chasse du gibier d’eau, même partiellement, et que sans les nombreuses discussions que nous avons menées celle-ci aurait sûrement fait l’objet d’une fermeture totale, à la vue de l’espace réduit dans lequel celle-ci se pratique. L’écoute du Président de la République nous fut à l’évidence très précieuse.

L’influenza aviaire a été le deuxième point extrêmement complexe à gérer pour les chasseurs et leurs institutions, puisque depuis l’arrivée de la PPA en 2018, les crises sanitaires sont sous co-tutelle européenne. Néanmoins, plutôt que d’y voir le verre à moitié vide, là encore des solutions furent trouvées au-delà des jurisprudences du passé, comme par exemple la possibilité d’attacher une trentaine d’oiseaux lorsque ceux-ci étaient détenus sur place bien sûr !

Bien évidemment, là encore, ces résultats ont demandé l’implication totale de la FNC et de nombreuses fédérations départementales, dans un dialogue souvent très difficile avec les structures administratives et sanitaires de l’État. Bien sûr le bon sens du Ministre de l’agriculture aura permis ces avancées. Mais le point le plus douloureux pour certains chasseurs de gibier d’eau a été l’impossibilité de transporter des appelants sur les lieux de chasse. Je pense majoritairement à tous ceux qui œuvrent sur le domaine public maritime. Aucune solution acceptable n’a pu être trouvée devant le blocage et l’obstination des services sanitaires des ministères concernés. Ce refus restera à mes yeux, totalement incompréhensible, quand on voit les libertés de transport de volaille qui furent maintenues pour des raisons économiques. Cet argument est tout à fait acceptable et les deux n’étaient bien sûr pas incompatibles.

A l’évidence, nous ne pouvons revivre à l’avenir une mesure aussi drastique que celle qui a régit la saison qui se termine, quand on connait le coût du bagage de chaque appelant. Ce bagage devant théoriquement nous garantir l’utilisation et le transport. C’est à l’équipe nationale de trouver dorénavant des solutions pérennes pour le transport et l’utilisation des appelants et cela, impérativement avant le début de la prochaine saison de chasse. Les discussions ont déjà commencé.

Concernant l’influenza aviaire, il restera à négocier le coût des éventuels prélèvements à faire sur les appelants après la fermeture. Sur ce point je suis intransigeant ! La complexité de la pratique de la chasse au gibier d’eau durant cette saison ne peut en aucun cas se terminer, en plus, par un surcoût financier pour les détenteurs d’appelants. Il s’agirait d’une double peine totalement injustifiée, quand on connait les résultats systématiquement négatifs des prélèvements effectués lors des précédentes épidémies d’influenza aviaire.

Je me dois de vous dire également quelques mots sur la chasse des oies en février, que certains d’entre vous attendent depuis de nombreuses années. Cette fois-ci les choses seront plus qu’expéditives, puisque nous sommes le 29 janvier et que notre Ministre de tutelle n’a pas répondu à mon courrier de demande de dérogation pour pratiquer cette chasse en février. Ce n’est pas une surprise car, connaissant son idéologie personnelle sur la question chasse, une autre issue aurait tenu du miracle. Tant d’efforts déployés pour un tel résultat et pourtant cette légitime demande est pleine de bon sens. Le plan de gestion internationale devrait enfin arriver cette année…

Le dernier point d’urgence est à l’évidence celui du retour des appelants chez les éleveurs pour la période de reproduction. La demande dérogatoire de transport a été faite auprès du ministre de l’agriculture, et dans les heures qui viennent nous devrions connaître sa position. Évidemment nous ne laisserons pas nos appelants sur les lieux de chasse pendant l’intersaison, ça c’est sûr !

Voilà donc une saison bien difficile qui se termine sur fond d’une pandémie mondiale qui n’a pas l’air de vouloir se terminer non plus ! On ne peut dans ce contexte présumer de rien, mais je veux vous dire qu’avec mes collègues et les salariés de nos fédérations, nous allons tout mettre en œuvre pour que l’avenir de cette chasse passionnelle, qu’est celle du gibier d’eau, soit meilleur. Soyez sûrs que nous y passons du temps, et que notre motivation est intacte.

Prenez soin de vous, respectons les gestes barrières.

A bientôt,
Amitiés en St Hubert

Willy Schraen

Nous allons tout mettre en œuvre pour que l'avenir de cette chasse passionnelle, qu'est celle du gibier d'eau, soit meilleur. Soyez sûrs que nous y passons du temps, et que notre motivation est intacte.
Willy Schraen, Président de la FNC
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