Etude de l’adaptation d’une population sauvage de faisans en zone de polyculture élevage et analyse de l’incidence des aménagements agroenvironnementaux sur leur développement
L’objectif principal est d’étudier l’utilisation par une population sauvage de faisans d’une zone de polyculture élevage et l’intérêt des aménagements agroécologiques pour l’espèce.
Ce projet se déroule sur 3 ans.
Jacques Baudry, Docteur ès-science, ancien directeur de recherche INRA, écologue du paysage est associé au projet. Il appuie la FDC35 tout au long du projet et veillera à sa cohérence. Ses derniers travaux portent sur l’hétérogénéité des paysages (https://woodnetweb.wordpress.com/project/). Il a aussi une longue pratique de travail avec les acteurs de terrain (https://doi.org/10.20870/Revue-SET.2022.40.7083).
Par ailleurs, le projet est réalisé en collaboration avec l’Université de Rennes 2. Plus précisément, une collaboration entre les services techniques de la FDC35 et Boris Mericskay, maitre de conférences en géographie à l’Université Rennes 2 et membre de l’UMR Espace et Sociétés, a été mise sur pied. Spécialiste en géomatique, il travaille sur l’analyse et la représentation des données spatiales.
La Fédération des chasseurs d’Ille et Vilaine s’interroge sur les capacités d’adaptation du faisan commun aux zones de bocage sur les enseignements que cette adaptation permet de tirer pour favoriser via des aménagements de territoires l’ensemble de l’avifaune nicheuse au sol. Pour cela elle a mis en place un suivi par tracking GPS dans un secteur en développement de population de faisan commun sauvage sur un secteur où des aménagements agroenvironnementaux ont été réalisés. Ce suivi vise à donner une idée plus précise sur le devenir des nids et les lieux de ponte, et connaitre les préférences d’habitat selon la disponibilité offerte par le milieu.
Les résultats de reproduction du faisan commun en Ille et Vilaine sont plutôt positifs, mais nous amènent à un certain nombre de questionnements en matière d’appréhension de la biodiversité sur le territoire :
– Quels sont les habitats utilisés par le faisan commun pour sa nidification ? Les mesures agri environnementales contribuent-elles à améliorer ces habitats et la réussite de la reproduction ?
– Quels sont les habitats utilisés par le faisan commun pour l’élevage des jeunes ? Les mesures agri environnementales
contribuent elles à améliorer ces habitats et la réussite de l’élevage des jeunes ?
– Quels sont les déplacements des oiseaux balisés ? Quels milieux sont favorables à leurs déplacements ?
– Quelles est le taux de mortalité des oiseaux et les mesures agri environnementales permettent-elles de réduire les taux de mortalité ?
– La disponibilité en insectes est-elle le ou l’un des facteurs principaux de la réussite de la reproduction ?
– Les réponses apportées aux points précédents ouvrent-elles des perspectives d’action pour l’ensemble de l’avifaune nichant au sol (les autres oiseaux nicheurs au sol typiques de ces milieux sont en déclin (alouettes, perdrix …) ?
Afin de répondre à ces questions, nous avons engagé un programme pluriannuel comprenant plusieurs phases :
– Relevés terrain et intégration dans un système d’information géographique par :
o La capture et l’équipement en balises GPS d’un échantillon d’oiseaux (faisans) ;
o La cartographie du paysage à partir de diverses sources : carte d’occupation du sol OSO-THEIA (https://www.theialand.fr/en/product/land-cover-map/) , carte des haies de la BD-TOPO d’IGN complétée par la carte des surfaces de canopée (en cours de diffusion). Le tout complété par des enquêtes et observations de terrain
o La structuration des données dans une base de données SIG ;
o Des relevés d’invertébrés- (afin d’estimer la quantité de biomasse en insectes disponible et son effet sur la réussite de la reproduction des faisans / à partir de l’année 2) ;
o L’analyse : analyse des données GPS, habitats et invertébrés, croisement des données ; Déplacements dans le paysage, connectivité entre milieux.
Rappelons que le suivi historique des comptages de printemps (coqs chanteurs) et l’échantillonnage des couvées se
poursuivront.
Ce programme permettra aussi d’engager une information continue sur la biodiversité et les mesures agri environnementale en s’appuyant sur les relevés réguliers (création d’un site facebook dédié).