J’aime la nature propre en Moselle
Le plan biodiversité du Ministère de la Transition Ecologique et solidaire édité en 2018 a défini un certain nombre d’objectifs
prioritaires dont la réduction des déchets plastiques et des dépôts sauvages qui font des dégâts considérables sur la
biodiversité lorsqu’ils se retrouvent dans l’environnement.
Selon Greenpeace, un million d’oiseaux et 100.000 mammifères marins meurent chaque année à cause de l’indigestion de
plastique ou des produits chimiques que cela dégage. Le chiffre est difficilement vérifiable mais selon l’Institut français de
recherche pour le développement (IRD), tous animaux confondus, le plastique fait 1,5 million de morts par an. Et la mer est la
principale impactée, puisque 75% des déchets marins sont liés au plastique, selon le ministère de l’Environnement (source
Europe 1 – 2016). Même si les études ont, à ce jour, principalement concernées les milieux marins, les impacts sont également
réels en eau douce et des études plus récentes s’intéressent non seulement aux milieux d’eau douce mais aussi aux habitats
terrestres. Outre l’étude des effets des résidus « visibles » de composants plastiques, la question des microplastiques fait
également l’objet de recherches. Ainsi, des études canadiennes montrent que, en cas d’ingestion, les microplastiques peuvent
bloquer le tractus gastro-intestinal chez les petits oiseaux et les poissons. Ils peuvent aussi causer des lésions internes, comme
des lacérations ou irritations des tissus gastro-intestinaux. Les microplastiques ne fournissent évidement aucun élément nutritif
aux animaux de la faune. Compte tenu du fait qu’ils peuvent entraîner une fausse sensation de satiété, leur ingestion peut
causer une détérioration de l’état de chair, augmentant ainsi les risques de morbidité et de mortalité. Une telle ingestion peut
aussi avoir un impact négatif sur la reproduction et la dynamique des populations (source : Réseau canadien pour la santé de la
faune – 2020).
Il apparaît donc important, pour la sauvegarde de la biodiversité, d’agir sur la présence des déchets dans notre environnement.
De nombreux dépôts sauvages et déchets se retrouvent encore trop souvent aux portes de nos villes, dans nos campagnes,
dans nos fleuves et nos rivières. Les établissements publics, les collectivités locales, les entreprises, le monde associatif et la
société civile dans toutes ses composantes luttent contre ces dépôts sauvages sur les territoires chacun, à son niveau, au
regard de ses compétences, de ses responsabilités et de ses projets et ce selon différents leviers d’action : éducation,
prévention & sensibilisation, dispositifs de collecte, dispositifs de recyclage…
Dernièrement, la fondation pour la protection des habitats de la faune sauvage et la Fédération Régionale des Chasseurs de
Hauts de France avec l’appui de son Conseil Régional, ont mené deux initiatives « fleuves et rivières propres » et « Hauts de
France propres » regroupant fédérations des chasseurs et de pêche, des collectivités, des fédérations de sports de pleine
nature, des communautés de communes et des mairies prêtes à s’engager pour la protection de notre environnement, à travers
l’organisation d’un chantier nature le 1er dimanche de mars chaque année.
La Fédération Nationale des Chasseurs a ensuite lancé deux éditions d’un projet intitulé »J’aime la nature propre » visant à
consolider les bases d’un déploiement opérationnel de ces deux initiatives à l’ensemble du territoire national, s’appuyant sur le
réseau associatif de la chasse fort de ses 70.000 associations. Ciblant exclusivement les espaces naturels et territoires ruraux,
ce projet avait (et a toujours) pour ambition de fédérer et d’établir des liens de coopération et de compréhension mutuelle autour
d’actions citoyennes de ramassage des déchets en faveur de la protection de la biodiversité et de l’environnement. La
Fédération Nationale a créé, pour ce projet, une boite à outils qui se compose de différents visuels et d’un support informatique
national pour le référencement des actions.
Intéressée par la démarche, la Fédération de la Moselle a souhaité expérimenter la mise en place de cette action en 2022. Pour
des questions de disponibilité et de charge de travail la Fédération a choisi de travailler sur la base de deux sites facilement
maitrisables et surtout sur le principe du « bouche à oreille » sans communication particulière. Ce mode de travail a
parfaitement fonctionné puisque certaines associations de chasse et collectivités se sont rapprochées de la Fédération. In fine
ce sont 7 opérations qui ont été organisées. Elles ont regroupé quelque 150 personnes pour environ 20 m3 de déchets
collectés. Les sites ont préféré fonctionner en autonomie mais avec l’apport du référencement national, de la fourniture de
matériel (gilets fluo) et des supports visuels dans certains cas. Cette approche s’est révélée non seulement pertinente en
termes de résultat mais elle a permis de contenir les coûts. C’est donc sur ce mode que la Fédération de la Moselle souhaite
poursuivre l’action sur la base :
– D’une première année sur laquelle seront assurés les achats
d’équipements et une action de communication (objet de la présente demande de financement) ;
– D’une ou plusieurs années successives qui valoriseront les
équipements achetés la première année et l’animation mise en place, exclusivement sur fonds propres de la Fédération sans
nouvelle demande de financement jusqu’à épuisement du matériel. La question d’une éventuelle nouvelle demande sera posée
à l’issue de la consommation totale des équipements.