Comment suivre les déplacements des oiseaux ?
La gestion des espèces doit se réfléchir à l’échelle de la population. Le suivi des déplacements des individus permet de comprendre comment les populations se répartissent dans l’espace.
Baguage, isotopes stables et GPS sont utilisés par le monde de la chasse pour étudier les déplacements des individus et contribuer à définir les populations. Pour les espèces migratrices, la délimitation des populations est complexe. Tout l’enjeu est de définir une population alors que les individus parcourent des milliers de kilomètres entre l’hiver et l’été. Pour les espèces sédentaires, l’échelle de la population recouvre souvent l’échelle régionale.
Baguage : la technique la plus ancienne
Pour les oiseaux, documenter les déplacements sur de larges échelles d’espace ou de temps implique le marquage d’un grand nombre d’individus. Le baguage est une des plus anciennes techniques utilisées dans ce cadre. Il existe depuis 1911 en France. Il s’agit de marquer l’oiseau avec une bague métallique gravée d’un identifiant unique, qui permettra de le reconnaître s’il est recapturé, trouvé mort ou tué à la chasse.
La bague parlera si les bagueurs et les découvreurs de bagues de tous les pays partagent leurs informations. Cela est coordonné dans chaque pays par un centre de baguage. En France, il existe deux centres de baguage, le CRBO (Centre de Recherche sur la Biodiversité des Oiseaux de Strasbourg et le Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux du Muséum national d’Histoire naturelle (CRBPO-MNHN).
L’organisme EURING compile les bases de données de baguage au niveau européen.
Côté pose de bague, de nombreux agents des fédérations des chasseurs sont bagueurs et des réseaux nationaux de baguage estampillés MNHN-CRBPO sont même sous la responsabilité de certains d’entre eux. C’est le cas de ceux de l’alouette des champs ou de la caille des blés. Beaucoup s’impliquent aussi chaque année pour baguer anatidés, colombidés, bécasses etc., dans le cadre des réseaux de l’OFB. Des bagues CRBO sont aussi utilisées.
Côté retour des bagues, les chasseurs sont parmi les plus importants contributeurs au retour de bagues. Vous avez trouvé une bague ? Vous voulez savoir d’où vient cet oiseau ? La réponse est ici !

Le programme AVIMARK
La FNC, en partenariat avec le MNHN-CRBPO et avec le soutien de l’OFB via l’écocontribution, anime depuis 2025 un programme sur le marquage des espèces chassables. Ce programme doit permettre d’organiser les flux de données des deux centres de baguage français (CRBPO-MNHN et CRBO Strasbourg), depuis leur acquisition sur le terrain jusqu’à leur centralisation et leur valorisation scientifique. L’objectif est d’accompagner la montée en compétences et de valoriser le savoir-faire du réseau cynégétique, au service de la connaissance scientifique. Il s’agit aussi d’accompagner les chasseurs qui prélèvent des oiseaux bagués, pour qu’ils transmettent ces données nécessaires à la compréhension de la dynamique des populations de gibier.
