DÉGÂTS DE GIBIER : il est temps d’arrêter l’hypocrisie !

Combien de temps, encore, allons-nous tolérer l’hypocrisie qui entoure le système d’indemnisation des dégâts de gibier ? Chaque année, des millions d’euros s’évaporent pour compenser des cultures agricoles ravagées par des sangliers toujours plus nombreux… Et rien ne change. Pire : on fait semblant de croire que les chasseurs, seuls, pourront continuer à payer l’addition pour des dégâts qu’ils ne peuvent pas maîtriser totalement. Non ! Les chasseurs ne sont pas responsables de la prolifération des sangliers. Cessons de culpabiliser ceux qui paient et qui font le « job » ! Ce système est injuste et ruineux.
Un système injuste et ruineux
Il pénalise ceux qui agissent – les chasseurs -, protège ceux qui ferment les yeux – certains propriétaires de territoires qui refusent la régulation -, et entretient l’illusion d’une réponse institutionnelle. Car l’État s’en mêle ponctuellement lorsque la situation dérape comme au début de la guerre en Ukraine ou lorsqu’une obligation de résultat ne peut se faire sans une obligation de moyens. Je pense évidemment aux accords de mars 2023 signés par la Fédération Nationale des Chasseurs avec le monde agricole et avec l’État.
C’est dans le cadre de ces mêmes accords qu’il a été jugé nécessaire de poursuivre la réflexion sur une réforme globale et durable du financement des indemnisations aux agriculteurs.
Qu'attendons-nous ?
C’est la défense de notre souveraineté alimentaire qui est en jeu sauf que personne n’ose réellement mettre les mains dans le cambouis.
De rares parlementaires plus téméraires que les autres ont déposé des propositions de loi afin de tenter de répondre à l’enjeu du financement pérenne des dégâts de grand gibier. Ces dernières dorment tranquillement dans les cartons du Sénat et de l’Assemblée nationale. Elles n’ont d’autre mérite que celui d’exister !
Pendant ce temps-là, les agriculteurs, face à leurs parcelles ravagées s’enfoncent dans la colère, et les chasseurs dans le découragement.
Nous sommes arrivés au bout d’un modèle conçu, il y a plus de 50 ans. Cette époque est révolue. Aujourd’hui, les densités de gibier continuent de progresser, les équilibres écologiques sont parfois rompus, les territoires agricoles deviennent alors des zones de combat… Et que fait- on ? Rien. On indemnise. On paye toujours plus. Et on recommence jusqu’à ce que cet engrenage fatal s’arrête faute de sous et indirectement faute de chasseurs. Ceux- là mêmes qui pratiquent cette indispensable régulation. Cela suffit.
Les agriculteurs, face à leurs parcelles ravagées s’enfoncent dans la colère, et les chasseurs dans le découragement.Willy Schraen, Président de la FNC
Vers une réforme de fond ?
Nous demandons une réforme qui dise clairement que la régulation n’est pas un choix du monde de la chasse, mais, dans ce cas précis, une obligation.
Que les responsabilités doivent être partagées.
Que ceux qui refusent que l’on chasse les sangliers doivent en assumer les conséquences.
Que les agriculteurs qui rechignent à mettre en place des dispositifs de prévention ne peuvent exiger toujours plus du système qui existe aujourd’hui.
Il est temps de remettre un peu d’ordre, de cohérence et de courage. L’heure n’est plus au rafistolage et aux compromissions. L’heure est à la responsabilité et à l’action !

La Chasse française souhaite réformer le système d’indemnisation des dégâts de sangliers !
Une Assemblée Générale exceptionnelle de la FNC s’est tenue les 22 et 23 octobre, dans un contexte historique de mise en place de la réforme de la chasse française impulsée par Willy Schraen et arbitrée par Emmanuel Macron.

Dégâts de gibier et indemnisations
La faune sauvage peut constituer une nuisance pour la production agricole en mettant à mal les cultures et les récoltes. C'est notamment le cas du grand gibier, principalement sangliers, cerfs élaphes et chevreuils.