Grand tétras dans les Vosges

Ce projet qui avait pour but de relancer les populations de grands coqs de bruyère dans le massif des Vosges (réduit à une dizaine de spécimens) suscitait la polémique depuis maintenant plusieurs mois.

Les associations écologistes reprochaient à ce projet d’être irréaliste en plus d’être excessivement cher (environ 200 000€).

Selon elles, les conditions climatiques (manque de neige, hausse des températures), le sur-tourisme et les populations de grands gibiers vouaient le projet de réintroduction à l’échec.

Sans se prononcer sur le fond, le juge des référés du tribunal de Nancy a considéré que l’urgence n’était pas caractérisée au regard de la faiblesse du nombre de spécimens concernés vis-à-vis de l’état de conservation de l’espèce en Norvège, tout en soulignant l’intérêt général s’attachant à ce projet.

On remarquera que le fait que l’espèce ne soit plus chassée depuis les années 1970 dans le massif des Vosges n’a pas empêché son déclin et, qu’à l’inverse, le fait qu’elle soit largement prélevée en Norvège (environ 4 000 prélèvements) n’exerce aucune influence sur son état de conservation.

On regrettera par conséquent que le Conseil d’État ait en 2022 enjoint au ministre de la Transition écologique de suspendre la chasse de cette espèce pour 5 ans dans les massifs pyrénéens et alpins (sans appeler les fédérations de chasseurs au procès), alors même que les quelques prélèvements autorisés étaient réalisés en contrepartie d’importants efforts d’entretien des milieux, milieux pourtant indispensables à la survie de cet oiseau emblématique pour les chasseurs de montagne.